Raconter la " Bataille d’Alger ", c’est à la fois éclairer une des zones d’ombre les plus fascinantes de notre histoire récente et proposer des repères pour une meilleure compréhension de notre actualité la plus brûlante.

Que reste-t-il aujourd’hui de la bataille d’Alger dans la mémoire collective ? Sans doute le souvenir d’une victoire militaire à peu près totale des paras de Massu et des " bérets rouges " de Bigeard sur le FLN. Mais aussi le souvenir d’une immense défaite politique et morale qui devait sceller le sort de l’Algérie française. Une défaite de l’honneur et de l’éthique qui révéla au grand jour la pratique de la torture par l’armée française. Une défaite stratégique, enfin, qui servit de ferment à la mobilisation du peuple algérien contre " l’occupant français ".

En Janvier 1957, après deux ans et trois mois de troubles qui ont ensanglanté le pays, l’armée est brusquement investie de tous les pouvoirs de maintien de l’ordre dans la zone militaire d’Alger. Cette décision fait suite à une série d’attentats meurtriers perpétrés par le FLN contre la population européenne, alors que le pouvoir local est impuissant à en venir à bout. Pendant neuf mois, sous l’autorité du général Salan, les parachutistes de Massu et de Bigeard vont mener une lutte sans merci contre les activistes algériens.

En Septembre 1957, la victoire des militaires français est complète. Les réseaux du FLN d’Alger sont démantelés et la ville a retrouvé la sécurité.

Sécurité trompeuse puisque, après deux ans d’une accalmie obtenue au prix d’une répression féroce, les affrontements reprendront de plus belle jusqu’au triomphe absolu du FLN qui a réussi à supplanter le parti indépendantiste rival du MNA et à gagner le soutien massif de la population musulmane. En 1962, les accords d’Evian ramèneront la paix mais scelleront le départ douloureux vers la métropole de près d’un million et demi de " Pieds Noirs ".

Aujourd’hui encore, les plaies de la guerre d’Algérie sont bien loin d’être cicatrisées. Mais on peut sans doute essayer de raconter honnêtement l’épopée de la bataille d’Alger, avec ses héros et ses traîtres, ses amitiés et ses haines, ses contractions entre l’humanisme et la barbarie dans un camp comme dans l’autre. 

Un film écrit et réalisé par Yves Boisset
Musique originale composée par Angélique et Jean-Claude Nachon (Editions Analekta)
Chef monteur : Julien Johan
Production Algérie : Yamina Bachir-Chouikh (Acima Films)
Image : Nabil Mechkal
Son : Hamid Hosmani
Régisseur : Farah Selhani

Une production Compagnie des Phares et Balises
Avec la participation de France 2, TSR & Public Sénat
Avec le soutien du Centre National du cinéma et de l'image animée

© Cie des Phares & Balises – 2006